La protection de la nature à Madagascar par les aires protégées

En 2005, la Fondation des Aires Protégées et de la Biodiversité de Madagascar ou FAPBM a été créée pour fournir un financement durable au réseau d’aires protégées de Madagascar et pour la protection de la nature. Le fonds dispose de 139 millions USD de capital (FAPBM, 2022), dont les revenus financent le fonctionnement des aires protégées,

L’IUCN définit une Aire Protégée comme un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autres, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés. Ils sont classifiés en cinq catégories en fonction de leur utilisation.

Les aires protégées de Madagascar

Madagascar possède 123 aires protégées dont 101 terrestres et 22 marines, d’une superficie totale de 7 612 346 ha couvrant des écosystèmes terrestres, aquatiques et marins. Les surfaces terrestres protégées s’étalent sur 6 233 317 ha, représentent 10,8 % du territoire terrestre. Les surfaces marines et intertidales protégées : 1 379 029 ha, représentant 11,8 % des mers côtières. Ceci constitue le Système des Aires Protégées de Madagascar et complétées par 6 886 931 ha supplémentaires de sites prioritaires pour la conservation potentielle, totalisant ensemble 24 % de la surface nationale.

Les aires protégées terrestres abritent principalement des forêts (humides, sèches ou épineuses), des zones humides et des savanes. Elles sont généralement entourées de « ceintures vertes » à gestion communautaire locale. Les aires protégées marines, quant à elles, préservent principalement des eaux marines côtières, de récifs coralliens, de mangroves et de plages à zones de pêche associées, souvent intégrées ou contiguës à des Aires Marines Gérées Localement (AMGL).

A Madagascar, le Système des Aires Protégées inclut les parcs nationaux et naturels ; les réserves spéciales, naturelles intégrales et de ressources naturelles ; les monuments naturels, les paysages harmonieux protégés, répartie sur les 6 catégories de l’IUCN, selon leur intégrité et leur utilisation. Elles sont gérées par des ONG/association de conservation et par Madagascar National Parks.

Les parcs nationaux de Madagascar

Avant les parcs nationaux, les réserves intégrales et les zones de nature sauvage constituent la première catégorie du classement des aires protégées de l’IUCN. Les réserves intégrales « qui sont mises en réserve pour protéger la biodiversité et aussi, éventuellement, des caractéristiques géologiques/ géomorphologiques, où les visites, l’utilisation et les impacts humains sont strictement contrôlés et limités pour garantir la protection des valeurs de conservation. » selon la définition de l’IUCN. « Les zones de nature sauvage sont généralement de vastes aires intactes ou légèrement modifiées, qui ont conservé́ leur caractère et leur influence naturelle, sans habitations humaines permanentes ou significatives, qui sont protégées et gérées aux fins de préserver leur état naturel. » A Madagascar, il y a deux aires protégées dans cette catégorie : La Réserve Naturelle Intégrale de Betampona et la Réserve Naturelle Intégrale de Tsaratanana, toutes deux gérées par MNP.

Catégorie II du classement IUCN, les Parcs nationaux sont généralement des sites où les animaux, les plantes et l’environnement naturel sont préservés de l’activité humaine. Mises en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces caractéristiques des écosystèmes de la région, ils présentent des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales. Madagascar dispose de 28 parcs nationaux dont la majorité est gérée par Madagascar national Parks, anciennement dénommée “Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées” (ANGAP). Le Parc National de Montagne d’Ambre, décrété en 1994, est le premier Parc National de la Grande île.

Les monuments naturels et les réserves spéciales

En catégorie III, la protection de la nature inclut également les monuments naturels. Ce sont des éléments issus de la nature qui ont une valeur sociale ou culturelle particulière en raison de leur rareté, de leur importance esthétique ou culturelle et sont protégées pour ces raisons. Deux aires protégées de Madagascar portent la dénomination de Monument Naturel : Forêt Sacrée Alandraza Analavelo (géré par Missouri Botanical Garden) et l’Allée des Baobabs (géré par Fanamby).

En catégorie IV, se trouve les aires de gestion des habitats/espèces, plus communément appelé Réserve Spéciale à Madagascar. Les aires protégées de la catégorie IV visent à protéger des espèces ou des habitats particuliers, et leur gestion reflète cette priorité. Les réserves spéciales peuvent comprendre des aires de ponte, des pouponnières ou des territoires d’alimentation de la faune (mangroves, herbiers, prairies). Cette catégorie d’aire protégée a été créé à des fins de conservation et inclut davantage les communautés dans leur gestion.

Les paysages harmonieux et les réserves de ressources naturelles

En catégorie V, les paysages harmonieux protégées sont des aires protégées où l’interaction des hommes et de la nature a produit, au fil du temps, une aire qui possède un caractère distinct, avec des valeurs écologiques, biologiques, culturelles et panoramiques considérables, et où la sauvegarde de l’intégrité de cette interaction est vitale pour protéger et maintenir l’aire, la conservation de la nature. Ces paysages peuvent être des zones essentiellement naturelles (côtes, terrains vallonnés) ou résultant de l’interaction de l’homme avec le milieu (par l’agriculture, les pratiques traditionnelles).

En Catégorie VI, les zones de gestion de ressources protégées sont des aires protégées gérées principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels. Il s’agit de zones destinées à protéger les écosystèmes et les valeurs culturelles et la gestion traditionnelle et durable des ressources naturelles et des services écosystémiques nécessaires au bien-être des communautés.

ANNEXE : LISTE DES AIRES PROTEGEES DE MADAGASCAR (Novembre 2017)