Publié le 1 avril 2022

Emnati puis Batsiraï, en moins de 2 semaines (10 et 22 février), deux cyclones ont frappé le Sud-Est de Madagascar dans laquelle se trouvent 2 aires protégées soutenues par la FAPBM : Agnalazaha gérée par MBG et Manombo gérée par MNP. Serge Rastirahonana, Responsable suivi-évaluation et Evah Ralalarisoa, Responsable contrôle interne de la FAPBM se sont rendus sur place fin-février début mars pour une mission d’audit et de suivi-évaluation. Force était de constater que les deux aires protégées étaient fortement impactées par les cyclones.

 

En ce qui concerne la biodiversité, la tempête tropicale a considérablement démuni les forêts de leurs feuillages. Cette rareté des feuilles dans leurs territoires habituels aurait contraint les espèces faunistiques arboricoles et folivores, notamment les lémuriens, à devoir changer de territoire et/ou parcourir de plus grandes distances pour se nourrir. Par ailleurs, dans les zones de restauration, plus de 85 % des jeunes plantules, mis en terre l’année dernière (T3 2021), ont été déracinées. Les plantules des années précédentes ont plus ou moins résisté aux vents violents et aux pluies diluviennes. Une perte de 20% a été toutefois notée à Agnalazaha.

 

En ce qui concerne les communautés, les cyclones successifs ont ravagé toutes les habitations le long des côtes. Inévitablement, les demandes locales en bois vont augmenter en vue de la reconstruction des habitations et autres infrastructures (écoles, …).

 

En ce qui concerne la gestion de l’aire protégée, les conséquences des passages des cyclones commencent à se faire sentir par les gestionnaires de ces aires protégées. Les activités de patrouilles et de suivi écologique sont complexifiées par les coupures des voies de desserte, à cause de la montée des eaux et de la tombée des arbres, alors que les pressions sur les ressources naturelles des AP risquent de s’intensifier. De plus, certains collaborateurs des unités locales de gestion ne sont pas disponibles pour des raisons familiales. En addition, les pépinières sont vides en ce début de l’année pour les restaurations d’urgence.

 

L’aire protégée d’Agnalazaha et celle de Manombo sont une des dernières forêts littorales dans cette partie de l’île. Celles-ci garantissent la stabilisation du sol, très fragile et instable dans cette région. Elles retiennent également l’eau des fleuves et rivières, pour les populations riveraines et les champs de culture, avant qu’elle se déverse dans l’océan.

 

Face à de telles situations d’urgence, la FAPBM recommande le recours au Fonds d’Intervention Spéciale (FIS) qui donne la possibilité aux aires protégées d’entreprendre des actions additionnelles nécessaires pourtant non prévues dans le plan de travail annuel (PTA).