Publié le 14 août 2023

 

Pour la protection de la nature, le financement des Aires Protégées (AP) est une problématique qui apparait vitale au vu de l’intérêt croissant des ONG, des décideurs et des citoyens sur les questions environnementales. Dans les pays en développement, les AP reçoivent en moyenne moins de 30 % du financement jugé nécessaire pour assurer la gestion de base des actions de conservation. En quoi le financement des Aires Protégées est-il fondamental et comment atteindre un financement viable du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM) ?

L’importance des Aires Protégées et la précarité financière des Aires Protégées

Les AP sont vitales pour notre survie de par les services écosystémiques qu’ils prodiguent : ressources pour se nourrir, régulation et cycle de l’eau, stockage du carbone, réduction des effets du réchauffement climatique, beauté des paysages… L’existence des Aires Protégées garantissent la survie de l’homme en général et des communautés riveraines en particulier (approvisionnement en eau, fertilité des sols, plantes médicinales). Elles assurent la productivité du secteur primaire ainsi que la résilience face aux changements climatiques.

 

Les gestionnaires des AP font face à un défi considérable : trouver du financement pour pouvoir efficacement accomplir leur travail de surveillance, de protection ou de restauration. Dans les pays en développement en général et à Madagascar en particulier, les fonds ne suffisent pas à couvrir les charges de fonctionnement : les salaires des personnels, les véhicules, le matériel, etc. Le droit d’entrée constitue une rentrée d’argent insuffisante pour faire fonctionner les Aires Protégées, à fortiori pour celles qui ne bénéficient pas encore assez largement de notoriété vis-à-vis du public.

Madagascar, un exemple de financement durable à renforcer

Les gestionnaires des AP peuvent bénéficier d’appuis financiers de manière occasionnelle ou régulière pour la protection de la nature. Ce sont généralement les organismes internationaux, les fondations ou la société civile qui pourvoient à des dons aux gestionnaires. Ces types de financements s’ils ne sont pas réguliers risquent de réduire l’efficacité des gestionnaires d’AP. Un modèle de financement pérenne des Aires Protégées est nécessaire pour soutenir durablement le Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM).

La Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) est un mécanisme innovant dans le financement des aires protégées à Madagascar : elle est dotée d’un capital investi sur les marchés internationaux dont les revenus servent à financer les Aire Protégée. Grâce aux revenus générés, le capital initial reste intact, assurant ainsi la pérennité des financements des AP. Malgré l’efficience des financements de la FAPBM, l’intégralité des 123 Aires Protégées du SAPM ne bénéficient pas encore du nécessaire au bon fonctionnement des unités de gestion. C’est pourquoi la Fondation continue à mener des campagnes de levée de fonds et à se rapprocher d’éventuels contributeurs et partenaires dans une optique de financements durables du SAPM.