Publié le 2 mai 2022

Une étude approfondie, menée par Bangor University, sur les efforts de la mine d’Ambatovy pour parvenir à une perte nette de biodiversité a été l’objet d’un webinaire organisé par le programme COMBO+ (Conservation, Minimisation des impacts et Compensation au titre de la Biodiversité) de WCS et le Groupe thématique IMEC (Atténuation de l’Impact et Compensation Ecologique) de l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature), le 31 mars 2022. A la suite de la présentation de l’étude, la FAPBM, à travers son Directeur exécutif, Alain Liva Raharijaona, a présenté le programme de compensation de QMM-Rio Tinto en faveur de l’aire protégée d’Agnalazaha (Sud-Est de Madagascar), dont la gestion financière est assurée par la FAPBM.

 

Mécanisme de compensation usuel des industries extractives et minières, les offsets de biodiversité sont le dernier recours lorsque les mesures d’évitement, de réduction ou de restauration ne peuvent être appliquées. Ils visent généralement à atteindre Aucune Perte Nette (APN) de biodiversité, et si possible, un Gain Net.

 

L’aire protégée d’Agnalazaha, gérée par Missouri Botanical Garden (MBG), a été choisie par QMM-Rio Tinto comme site de compensation pour la similarité de son paysage (foret littorale) et de sa biodiversité (6 espèces endémiques) avec ceux de ses sites miniers de Mandena, Sainte-Luce et Petriky. En 2019, la Fondation a été approchée par QMM-Rio Tinto pour son expertise dans le financement dans l’aire protégée, sa capacité à faire le suivi-évaluation ainsi que ses possibilités de pérennisation financière.

 

Les conclusions d’une étude scientifique selon lesquelles Ambatovy est en passe de protéger une superficie de forêt tropicale équivalente à celle qu’elle a détruite dans d’autres parties de l’île, sont encourageantes. L’essor des projets miniers et extractifs à Madagascar et sur la côte est de l’Afrique ainsi que les similarités des écosystèmes de part et d’autre au Canal de Mozambique pousse la FAPBM à approfondir ses réflexions sur ce mécanisme financement. Son potentiel est effectivement non négligeable pour diminuer le gap des financements du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM).

 

Mais un certain nombre de questions se posent encore, parmi lesquelles figurent la pérennisation du financement, l’effectivité de l’atteinte d’Aucune Perte Nette (APN), la probabilité du greenwashing, etc. Pour trouver des réponses à ses interrogations, la FAPBM s’est joint au programme COMBO+, dont l’objectif est de mieux concilier le développement économique et la préservation de la biodiversité, en accompagnant la mise en place et/la mise en œuvre de cadre réglementaire et institutionnel, visant à encourager les financements des entreprises. Nous parlerons du programme COMBO+ dans une prochaine édition.