Publié le 20 mars 2023

71 % environ, tel est le taux de survie des jeunes plants mis en terre grâce à la méthode Waterbox dans l’aire protégée d’Oronjia (Région DIANA, Nord de Madagascar), contre 61 % avec une méthode traditionnelle. En 2020, les experts de l’Association Tsimoka et Missouri Botanical Garden soutenus par leurs partenaires ont expérimenté la méthode Waterbox dans le cadre d’un plan de restauration du site de Oronjia qui est financé par la FAPBM depuis 2012. La forêt assure le maintien des sources d’eau assurant l’approvisionnement en eau des communautés riveraines (pour les besoins domestiques).

Un grand pas pour la restauration des forêts dégradées à Oronjia

Le principe du Waterbox consiste à disposer un récipient en plastique, le waterbox, autour du tronc du jeune plant. Ce récipient est rempli d’eau au moment de la mise en plant et continuera de capturer l’eau de pluie et à récupérer l’eau de condensation. Le réservoir ainsi constitué peut pourvoir de l’eau aux jeunes plants sur une période étendue, particulièrement pendant la première année, durant laquelle ils sont encore très fragiles.

Au bout de deux ans d’expérimentation, les résultats sont forts probants : les 150 plants mis en terre connaissent une forte croissance, atteignant jusqu’à 65 cm en moyenne contre 47 cm pour le témoin. Dans cette région du Nord de Madagascar, les jeunes plants sont particulièrement confrontés au vent sec, l’aridité du substrat et la faible précipitation, pendant une grande partie de l’année. Le plan de reforestation d’Oronjia prévoit d’utiliser cette méthode en particulier pour les plantes autochtones fortement menacées.

Une mise à l’échelle à soutenir

Il ne reste plus qu’à mettre à l’échelle cette bonne pratique. Jérémie Razafintsalama propose d’ailleurs que l’outil waterbox soit accessible afin de pouvoir augmenter de manière significative le nombre d’arbres plantés et que les agriculteurs de la communauté puissent également en profiter. « L’accès à ce dispositif est très difficile en terme de coût, une production au niveau national pourra alléger cela et faciliter l’accès à ce dispositif tant utile pour la réussite des activités de restauration ou reboisement. » plaide-t-il.

La méthode waterbox est adaptée pour la restauration forestière ou reboisement dans les zones arides à substrat sableux comme Oronjia, si la période de mise en terre des plantules s’effectue pendant la saison humide. Elle pourrait être reprise au niveau des aires protégées du paysage du Sud-Ouest de Madagascar.