Une biodiversité exceptionnelle

Près de 80 % de la faune et de la flore présentes à Madagascar y sont endémiques, la Grande Île est reconnue pour sa biodiversité exceptionnelle. Cette spécificité faunistique et floristique s’explique en grande partie par la diversité des écosystèmes naturels abrités par l’île. 

De la diversité des écosystèmes ...

D’Ouest en Est, les écosystèmes de forêts sèches font place à ceux des forêts denses, vertes et humides. Du Nord au Sud, les formations végétales semi-caducifoliées et les forêts sempervirentes font place à des formations végétales sèches et épineuses, en passant par des savanes arborées et herbeuses de grandes étendues. Les 5 000 km de zones côtières, couvrant presque 14 degrés de latitude, sont également propices à la diversité d’écosystèmes marins.

... à la diversité de la biodiversité

Cette grande variété d’écosystèmes a favorisé les radiations spécifiques des espèces faunistiques et floristiques dans l’île, générant différents niveaux taxonomiques endémiques occupant de multiples niches écologiques.

Caractéristiques de la faune et de la flore de Madagascar

La flore et la faune de Madagascar ayant évolué en vase clos depuis la séparation de l’île avec le Gondwana, se distinguent de celles des autres continents par 3 caractéristiques :

La présence de formes archaïques

La richesse biologique exceptionnelle

Le taux d’endémicité très élevé

Des formes archaïques de la flore et de la faune retrouvées uniquement à Madagascar

La flore malagasy actuelle est marquée par la persistance d’espèces ou de genres très archaïques du Gondwana, retrouvés à l’état fossile sur les autres continents, particulièrement en Afrique :
– Un grand nombre d’exemples témoignent de l’existence d’angiospermes très primitifs du Crétacé à Madagascar ;
– A la fin des années 90, les scientifiques ont redécouvert l’unique spécimen afro-malagasy, une forme archaïque de la famille des WINTERACEAE, le Takhtajania perrieri, dans les forêts humides du nord-est de Madagascar (Schatz, 2000).

La faune est également marquée par la présence des formes archaïques comme les Cryptoprocta ferox (fosa) ou encore les prosimiens, représentés par les lémuriens :

– L’absence des grands groupes comme les grands félidés et les grands herbivores, a amoindri la sélection naturelle pour laisser les carnivores de plus petite taille comme les Fossa fossana ou les Cryptoprocta ferox (EUPLEURINAE) occuper de nombreuses niches écologiques ;

– Les prosimiens représentés par les lémuriformes témoignent également de ce caractère archaïque de la faune malagasy. Formes archaïques de singes, les lémuriens se sont approprié les milieux arboricoles en l’absence d’espèce de simiens à Madagascar ;

Biodiversité riche et endémique

La biodiversité de Madagascar est unique du fait de son taux élevé d’endémisme aussi bien des espèces animales que végétales.

La flore

– 83% de la flore malagasy est endémique. La Grande Île se classe donc parmi les pays qui présentent les taux d’endémicité florale les plus élevés, derrière Hawaï (89% d’endémisme) et devant la Nouvelle Calédonie (76% d’endémisme) ;

– 15000 espèces sont recensées à Madagascar contre 77000 pour l’ensemble du continent africain, qui fait 52 fois la superficie de Madagascar ;

– 5 familles de plantes sont strictement endémiques à Madagascar ;

– Les Tsingy de Bemaraha et les 6 parcs formant les forêts humides de l’Atsinanana sont inscrits au Patrimoine mondiale de l’UNESCO ;

– 4 Réserves de biosphère sont reconnues par l’UNESCO ;

– 21 sites sont labellisés Ramsar ;

– 6 espèces de baobabs sur les 8 recensés dans le monde, sont endémiques à l’île, tandis que plusieurs espèces d’orchidées et de nombreuses plantes aux vertus médicinales ne sont inventoriées qu’à Madagascar.

La faune

– 100 % des espèces de lémuriens sont endémiques. 113 espèces de lémuriens sont actuellement recensées à Madagascar. La dernière espèce a été décrite en Juin 2020 (le Microcebus jonahi). La radiation spécifique des lémuriens continuerait encore actuellement ;

– 99 % des amphibiens sont endémiques. 341 espèces sont recensées, et à l’exception de 2 espèces introduites, le reste des amphibiens malagasy est endémique ;

– 92 % des reptiles sont endémiques. Il y a environ 420 espèces recensées sur l’Île ;

– 61 % des oiseaux sont endémiques à l’Île. De nombreuses régions de l’Île abritent une multitude d’espèces d’oiseaux endémiques, ce qui lui vaut d’être parmi les destinations préférées des birdwatchers du monde entier ;

– Le 3e plus grand récif corallien du monde se trouve à Madagascar, riche d’une diversité d’habitats marins et de biotes.

Les espèces phares

Les lémuriens

Parmi les espèces phares de la biodiversité de Madagascar figurent en premier lieu, les lémuriens, aussi bien les formes diurnes que les nocturnes. Ils sont tous uniques mais on peut citer parmi les plus emblématiques : les Indri ou babakoto (Indri indri), les Propithèques ou Sifaka/Simpona, les Varecia ou varijatsy, les Eulemur parmi lesquels on trouve le Lemur catta (maki) ou l’Eulemur macaco (lémuriens aux yeux bleux). Parmi les formes nocturnes, il y a les Aye-aye (Daubentonia madagascariensis), les lémuriens sportifs ou Lepilemur et les microcèbes qui figurent parmi les plus petits mammifères au monde.

Le fosa et le pygargue de Madagascar

On peut citer aussi parmi les espèces phares, le plus grand carnivore de Madagascar, Cryptoprocta ferox, plus connu sous le nom de fosa, une forme archaïque des prédateurs de l’Oligocène de Madagascar et le pygargue de Madagascar (Haliaeetus vociferoides), un des rapaces les plus rares du monde.

Le baobab et les orchidées

Le Baobab constitue évidemment une espèce phare. Parmi les plantes caractéristiques de la Grande Île figurent, enfin, les orchidées (épiphytes terrestres et arboricoles).

Fière d’être membre des organisations :